Du 11 mars au 18 avril 2017
Vernissage le samedi 11 mars
Andoni Maillard, artiste représenté en exclusivité en France chez ALB, emprunte différents médiums dans son art, à la fois provocateur et désarmant de kitch. Mêlant une dextérité féminisée à des sujets comblant la gente masculine, l’économie de moyen confrontée à cette patience d’exécution exulte le sujet de l’œuvre. Grâce à Andoni Maillard vous ne regarderez plus jamais les scènes bucoliques des tableaux ou les nus très suggestifs de certains magazines ou calendriers de la même manière. Vous vous rappellerez qu’ils peuvent être le support de toutes nouvelles représentations. Qu’ils soient osés, tapageurs, kitsch ou modestes, les arts dits « populaires » portent en eux une indéniable forme de dépassement et de créativité qui intéresse les artistes qui, comme Richard Prince, Hervé di Rosa ou encore Tony Cragg, y ont puisé de nouvelles inspirations. En rehaussant des images « vulgaires » (au sens latin de « communément répandue ») d’un motif réalisé au canevas, Andoni Maillard dote quant à lui ces illustrations d’un geste de superposition très contemporain. Il provoque, entre l’image et le motif cousu, un dialogue qui renforce la suggestivité déjà crue du motif, l’apaise parfois, le bouscule aussi, sans jamais en masquer sa véritable nature. Toujours, il s’en amuse sans que ce jeu de références ne s’épuise tant il est mené avec subtilité. Le langage est bien le vecteur de la communication qui opère entre ses œuvres et le spectateur. Par l’utilisation, comme autant de rébus visuels, de motifs « domestiques » ou « d’un romantisme mièvre », le travail d’Andoni Maillard témoigne indéniablement de références cultivées et pleines d’humour. Il ne détourne pas ces images mais en renforce, par ses superpositions, le discours. Il les utilise à ses propres fins, les réactive, leur donne une nouvelle force capable de nous toucher. Se produit alors un véritable clash visuel d’une telle poésie qui, dans le contexte ambiant de plus en plus normé et empreint de pruderie, nous apparaît autant salutaire que jouissif.
Point contemporain