Du 26 octobre au 13 décembre 2013
Vernissage le samedi 26 octobre
Ce n’est pas ce qu’ils ont construit. C’est ce qu’ils ont détruit.
Ce ne sont pas les maisons. C’est l’espace entre les maisons.
Ce ne sont pas les ruines existantes. Ce sont les rues qui n’existent plus.
Ce ne sont pas tes souvenirs qui te hantent. Ce n’est pas ce que tu n’as pas écrit.
C’est ce que tu as oublié, ce que tu dois oublier.
Ce que tu devras continuer à oublier toute ta vie.
Extrait de « A German Requiem » de James Fenton.
« Un portait c’est l’image, c’est l’identité, c’est la pérennité. Le contre-pied de ça, ce serait de faire des portraits de migrants, ce sont des personnes… qu’on n’arrive pas à saisir, qui entre guillemets ne laissent pas de traces, qui n’ont plus d’identité. »
Valentin van der Meulen
C’est en 2008 que Valentin dessine ses premiers portraits de migrants à partir de photos glanées sur le net ou dans les journaux et se met à les attaquer à la gomme. Quelques années plus tôt, ce surdoué du réalisme, bac d’arts plastiques en poche et ex-copiste au Louvre, brouillait déjà les pistes. Dans ce qu’il nomme ses oxymores visuels, Valentin saisit des expressions qui peuvent signifier tout et leur contraire, le rire ou les larmes, la tristesse ou la joie.
À travers ses séries, Valentin van der Meulen s’interroge sur la lecture de l’image et sur le rapport de celle-ci à une réalité par le dessin. La légitimité, la pérennité de ces images d’actualité font face au consumérisme et l’imaginaire grandissant contemporain. L’image s’efface, le souvenir et l’interprétation se créent. L’intimité de la scène, l’intimité dynamique du geste de l’artiste sont mis en exergue sur le papier.
C’est là que l’effacement intervient, ce geste qui vient effacer et ainsi révéler cet autre esthétique propre du trait; cette réappropriation gestuelle dans le dessin est devenue aujourd’hui l’axe principal du travail de Valentin.
Effacement libérateur, cachant et découvrant…