Il y a une ferveur dans les peintures de Marion Bataillard. Elle poursuit l’idéal d’une peinture faite « au premier degré » – oublieuse de sa sophistication – et entretient cependant une relation manifeste à l’histoire de la peinture, très marquée notamment par les primitifs italiens et flamands. Si elle se nourrit du réel, c’est sans se soucier d’une trop grande fidélité à son égard. Elle affectionne particulièrement le genre du portrait et de l’autoportrait, et ses peintures ont une dimension d’icône qui tient le modèle représenté à distance du regardeur. Qu’ils nous fixent du regard ou qu’il soient mus par quelque danse, les personnages de ses tableaux sont comme vidés de toute dimension psychologique, renvoyés à leur pure présence au monde.