Du 23 février au 17 avril 2012
Vernissage le jeudi 23 février
Au travers de grandes étendues, nous sommes face à notre propre imaginaire… « Il était une fois dans l’Ouest ».
Yves Gobart présente sa première exposition personnelle à la galerie ALB ANOUKLEBOURDIEC.
Et si pour une fois nous commencions ce communiqué de presse pour mettre en avant le choix artistique de la Galerie ALB qui avec curiosité en se rendant pour la première fois rencontrer Yves dans son atelier, lui a posé une question déterminante pour cette exposition et pour leur collaboration… Partant d’une déduction séculaire dans l’art, littéraire et reconnue historiquement, celle que les peintres ont toujours croqué, posé, décrypté, trouvé, dessiné entre autre les sujets de leur peinture… l’artiste avait-il des dessins à me présenter?
Dans la peinture d’Yves Gobart, la nature reprend ses droits. Au travers de grandes étendues verdoyantes, la réalité de la scène de genre introduit, par le sujet mis au premier plan, le spectateur. Face à son propre imaginaire, sa propre interrogation… son propre fantasme? À quoi assistons-nous? Jeux… lutte, violence, défense, sexualité humaines et/ou bestiales… Et ce dessin comme œuvre d’art, répondant aux peintures, magnétisant en tant que croquis pour certains le sujet de prédilection de l’artiste, et qui font dire que ce n’est pas que des « moments de repos et d’élans qui rendirent possible le pas suivant » dans la peinture (Kandinsky, juin 1913). Les paramètres qui régissent les couleurs dans la peinture d’Yves sont aussi nombreux que ceux qui agencent et déterminent ses formes.
Rothko avait dressé une liste des caractéristiques picturales organisées selon une suite de dichotomies: les surfaces absorbantes opposés aux surfaces non absorbantes, les glacis aux couleurs mates, la peinture par touches fondues opposée au cerne; la peinture tonale et atonale, le « décoratif » opposé à « l’austère », la plénitude sensuelle par opposition à l’acidité des couleurs, cette même couleur qui est chez Yves sensuelle et fonctionnelle; n’a-t-on pas envie de laisser courir nos sens sur ses étendus verdoyantes… La clarté et l’obscurité, la transparence et l’opacité, la « chaleur » et la « froideur » se rapprochent des non dits du sujet. La simplicité des données, un âne, un paysage sert à d’infinies variantes de tons, de valeurs et d’interprétation. Quelque chose à la fois d’étrange et de rassurant… étrangeté de ces têtes d’animaux sur des corps d’homme, rassurant par les gestes que l’on reconnait être de notre quotidien d’être humain. Une caresse d’encouragement, de tendresse ou d’amour… un jeu viril pour délayer une situation dangereuse?… Protection, attaque, camouflage, sexualité, tenue de camouflage, de nos fantasmes, dans nos émotions, dans la nature… ce vert qui mettait tant mal à l’aise Mondrian, le seul Hollandais qui en avait horreur! À quoi assistons-nous? Et si ce malentendu, ces équivoques, ces lectures variées, tous ces contresens de la bestialité et de l’humain, si tout cela devenait fructueux… Et si la propre lecture du spectateur face à l’œuvre en résonance de son propre ressenti et de son interprétation devenait productrice de sens?