Du 13 octobre au 17 novembre 2012
Vernissage le samedi 13 octobre
Avec le soutien du CNAP, Centre national des arts plastiques (aide à la première exposition), ministère de la Culture et de la Communication.
« Anouck Durand-Gasselin, curios et mirabilia.
En Allemagne, on les appelle les « Wunderkammer », littéralement les « chambres des merveilles »; chez nous, on parle de « cabinets de curiosités ». Ceux-ci imaginés à une époque où la langue latine était de référence, on disait alors « curios et mirabilia » et ceux qui se flattaient d’y rassembler toutes les merveilles de la nature étaient en quête des créations les plus imprévisibles. Les sporées que réalise Anouck Durand-Gasselin appartiennent à cette espèce de curiosités et de merveilles qui trouveraient leur juste place dans les cabinets du temps jadis. Des relations entre art et science dont elles sont issues, à savoir une connaissance affinée du monde des champignons et l’invention plastique d’un protocole de travail destiné à recueillir leurs humeurs, l’artiste enrichit le grand livre d’un chapitre inédit et subtil. En laissant les chapeaux de ceux-ci s’épancher en surface de papier photographique ou de plaque de verre et en récupérant leur sporulation, Anouck Durand-Gasselin met en œuvre les mécanismes fondamentaux d’une singulière révélation. Le fait photographique y trouve là une formulation au plus près de sa nature ontologique: l’image advenue résulte d’une alchimie du réel qui interroge le regard sur ce qui est donné à voir. Elle ne ressemble à rien, sinon à ce quelque chose de mystérieux qui procède d’une forme du vivant et qui paraît extrait des « coulisses de la vie », comme en parlent les surréalistes. D’autant que chacune des images d’Anouck Durand-Gasselin renvoie par ailleurs à l’idée d’un nucleus, qu’il soit en formation ou en éclatement, dans tous les cas dans un mouvement. »
Philippe Piguet – Octobre 2012
« Se situant aux frontières de la photographie et de l’installation, l’intrinsèque fragilité de l’œuvre présentée lui confère une indéniable qualité plastique », Valérie Mazouin, directrice du Centre d’art contemporain Chapelle St Jacques, Revue Semaine 18-10.
Nous ne pouvions soustraire ces écrits de la présentation de « Collection » sans apposer ces mots distincts face au ressenti et consentir sémantiquement à cette oralité visible. L’image est révélée, loin des empreintes apposées sur un support; c’est un dépôt, relative à la trace. Une intoxication du papier par l’organisme vivant qui cherche à se défendre. Il va alors tout faire pour se reproduire et cette trace est son dernier sursaut. La notion du hasard, la quête de l’errance, cette poésie particulière fait partie de l’œuvre, comme cette qualité du regard qui la détermine ou pas. Ce vocabulaire plastique utilise la couleur de la sporée comme un peintre; comme ce dialogue, ce rapport évident à l’histoire de l’art photographique.
L’image est alors révélée, inénarrable…