Jean-Baptiste Perrot – Twin Towers Jumpers

Du 15 mai au 28 juin 2014

Vernissage le jeudi 15 mai

 

Pour sa seconde exposition personnelle à la galerie ALB, Jean-Baptiste Perrot joue encore avec nos sens. Notre perception à interpréter, à déchiffrer l’image/œuvre est rendue floue. À la fois à travers le médium utilisé et la représentation du sujet.
Dans toutes ses séries, Jean-Baptiste Perrot trouble notre lecture. Les « Schéma directeur » sont grésillants de centaines de touches horizontales de crayons de couleurs.
Les « Échangeurs » dont un a été présenté sur Art Paris 2014 accumulent des tôles peintes une à une et qui dans un certain nombre assemblés (sic) et sous un certain angle forment un paysage urbain. Pour « Trace de famille », ses centaines de mètres de perles enfilées qui apposées rang par rang les unes sur les autres constituent une image sur un passé semi télévisuel.
Dans « Twin towers Jumpers », Jean-Baptiste Perrot suspend ces chutes en figeant leur temporalité. Les corps sont en apesanteur, en vie, leurs mouvements deviennent gracieux, allant à l’encontre de leur destin fatal.
« Twin Towers, le 11 septembre 2001. Les images envahissent le net.
Des tours s’écroulent, des corps apparaissent et disparaissent.
Des corps suspendus dans le vide. Des corps en chute libre. »
Un jeu de lecture fait écho au jeu de ping pong. L’image renvoie au sujet, le sujet renvoie à l’image. Savant jeu d’axe de lecture, danse contemporaine incertaine, évidente, ou souvenirs de l’image marquée et remarquée dans un flot constant d’informations visuelles.
Sans le titre de l’exposition, serions-nous amenés à lire les oeuvres sous cette contrainte? Le travail de Jean-Baptiste Perrot trouve sa genèse sur le questionnement plastique des enjeux de la représentation.
À travers un grésillement visuel, une image séquentielle, les écarts entre vérité et artifice, figuration et abstraction, souvenirs intimes et mémoire collective sont traités. La représentation de la forme donne à percevoir une part invisible, quasi abstraite. Le silence est assourdissant, dense et léger à la fois. L’apesanteur est ici synonyme de l’instant. L’émotion surgit face à l’œuvre.

L’arrêt de la temporalité est une lecture évidente dans lœuvre de Jean-Baptiste Perrot. Et cela apparaît à travers ces prises de position face aux outils utilisés pour la réalisation de ses œuvres. Illusion de sorties numérisées qui ne sont que des centaines de coups de crayons superposés, enfilage de perles qui donne un côté très mécanique au geste. Ici l’artiste détourne un plotter, vieux traceur d’architecte, pour savamment encrer son papier selon le principe de superposition qu’il souhaitait mettre en place dans ce travail. La machine trône dans son atelier, détournée avec de nombreux tuyaux la reliant à des flacons où reposent des mélanges d’encre et d’huile Sennelier, telle une palette de peintre. L’impression de picturalité consécutive aux nombreuses couches associées mécaniquement par l’outil permet d’obtenir une peinture.
Et c’est à travers une perte de repères esthétiques que la peinture surgit.
Le médium ici utilisé perpétue le questionnement de notre rapport à l’interprétation.
La figuration, elle, va permettre d’appréhender sa part concrète, matérielle.

 

Jean-Baptiste Perrot

Communiqué de Presse