Samuel Martin – Yes Future

Du 06 septembre au 09 octobre 2012

Vernissage le jeudi 06 septembre

 

Suite au Salon du Dessin Contemporain, Drawing Now Paris 2012, au Louvre, nous vous présentons la série complète des « Yes Future » ainsi que celle des « Unheimlich ».
Dessins au fusain sur papier et toiles encadrées.

 

Laissons nous submerger par l’allégresse teintée de noir… de ce « jeune artiste qui retourne les stéréotypes liés à notre réel » (Damien Sausset, Le Quotidien de l’Art, Le quotidien de la Fiac), par cet « artiste à l’humour acéré qui couche sur papier des nus incongrus » (Thomas Jean, Beaux Arts Magazine).

Andy Warhol a reproduit de nombreuses scènes de genre liées aux accidents, signifiant indéniablement cette tendance à la banalisation d’images choquantes, voir traumatisantes pour un certain nombre d’entre nous. L’imagerie contemporaine abreuve nos regards de captations photographiques ou cinématographiques de catastrophes: guerres, violences urbaines, tsunami, catastrophe de Fukushima sont mis en parallèle au monde qui se veut proche de l’idéalisme des genres dans les publicités vantant un monde parfait et équilibré où tout se consomme et se consume.

La série des Nudistes « Yes Future » retourne les stéréotype liés à notre réel. La volonté plastique de Samuel Martin est de dés-érotiser la nudité. Il représente des nus sans effet de voyeurisme. Il s’agit de corps libres qui mettent en exergue la nudité triomphante des origines. Cette nudité évoquant notre condition première, qui aurait à voir avec la vérité, sans parade.
Ces corps équilibrés, prospères et confiants s’épanouissent au milieu de situations catastrophiques. L’association du fond et de la forme met à jour une situation décalée et grotesque. « Continuons à vivre et à être heureux au milieu des ruines » semblent nous crier les personnages de Samuel Martin. Au « No Future » des punks, il oppose un « Yes Future » positif et jouissif.
Au delà de l’impression première d’une captation photographique, le dessin de Samuel Martin, de par sa technicité, révèle une image de l’optimisme à « l’état pur ». Découvrons un écho contemporain aux Vanités du XVIIème siècle, rappelant notre condition de mortel; de ces « impasses matérielles » que sont richesse, possession et paraître, ces œuvres dévoilent des corps occupés à vivre et être heureux. Et si la mort était une mauvaise blague…

Le titre de la série « Unheimlich » fait écho au concept de Sigmund Freud. Référence désignant le déconcertant, l’étrangement inquiétant, le familier, l’énigmatique, le refoulé; on appelle « Unheimlich » tout ce qui devrait rester secret, caché et qui se manifeste. L’unheimlich surgit souvent et aisément chaque fois où les limites entre imagination et réalité s’effacent, où ce que nous avions tenu pour fantastique s’offre à nous comme réel, où un symbole prend l’importance et la force de ce qui était symbolisé.
Pour cette série, Samuel Martin travaille à partir de sources diverses: photos, scène de film, archives. Le noir du fusain fait écran et dissimule des éléments du décor pour mettre en lumière l’attitude des personnages.
Survient alors une lecture différente de la scène, sortie de la normalité, moins rassurante. L’absence systématique de l’environnement permet l’émergence d’un espace intérieur. Cette annulation du décor crée un effacement de la signification première de la scène. L’œuvre peut alors se lire en regard des références constantes aux significations effacées et face aux ressentis de cet espace-écran noir, projection pour l’imaginaire du spectateur. L’environnement nié est remplacé par l’espace clos et fantasmatique. L’isolation du sujet face à son environnement est la source de lecture.

Par-delà les œuvres sur toile, la pratique de Samuel Martin s’affirme à travers des oeuvres au format restreint, plus directes et plus intimes, sur papier. Marqué par le surréalisme autant que par le Pop-Art, il développe une pratique où l’humour est toujours teinté d’ironie, se mêlant au tragique et au bizarre.
La série « Booom » avec ces maisons qui explosent – exposent à notre regard une sorte d’image sortie d’un cartoon, qui apparaissent comme de petits évènements pop évacuant l’aspect dramatique de la situation.
La séries « Tongues », langues surmontées d’objets usuels, opposent l’organique au matériel. Basée en réalité sur un travail de l’oralité, sur la parole, cette langue qui embrasse est ici embarrassée à construire. Sensualité du fond et de la forme qui deviennent contenant sur papier.

 

Samuel Martin

Communiqué de Presse